Saint Martin de Crau : Octavio Chacon et Fernando Robleño coupent une oreille chacun

Fernando Robleño © Mélanie Huertas

Saint Martin de Crau, Dimanche 7 avril

6 toros de Jacques Giraud, Tardieu Frères, Christophe Fano, Jalabert Frères, Roland Durand, Barcelo pour

Fernando Robleno (blanc et argent avec cabos noirs) : silence/silence après un avis/ une oreille après un avis

Octavio Chacon (bleu turquoise et or avec cabos noirs) : une oreille après avis/ salut aux medios/applaudissements après deux avis.

Sobresaliente : Jeremy Banti (ivoire et or)

Dans l’ordre de sortie toros de Giraud 520 kgs , Tardieu frères 505 kgs, Chritophe Fano 540 kgs, Jalabert frères 530 kgs, Durand 495 kgs, Barcelo 540 kgs. Tous toréables, excellent deuxième exemplaire.

Fernando Robleno accueille son premier opposant, un exemple de taille respectable de Giraud et munis de cornes veletas en grand professionnel. Il donne des véroniques qui conduisent et dominent le toro vers le centre.Le Giraud a du mal à venir à la pique, le picador français Gabin Rehabi doit l’y inciter plusieurs fois de manière martiale comme il sait si bien le faire. 2eme pique en poussant et troisième pique en venant depuis le centre de la piste. Cependant Gabin est hué par le public pour avoir dépassé la ligne et replanter la pique une fois sortie. Robleno part au charbon par doblones, le Giraud relevant intempestivement la tête. Averti dès le début de sa faena, le madrilène est obligé de signer une faena essentiellement droitière, marchant vers la queue du toro lors des passes pour se protéger. Pinchazo, une entière de côté. Silence

Fernando Robleño © Mélanie Huertas

Le troisième toro du fer de Vieux Sulauze a un trapio de toro de Madrid. Il est ovationné à sa sortie comme il se doit. Les véroniques d’orfèvre de Fernando Robleno déclenchent les oles du public, cependant il est accroché à la cape. Le toro réalise une violente première rencontre au cheval qui finira carioquée, lors de la seconde, il pousse par à coups. Le maestro brinde son adversaire au public, il donne les derechazos un par un en allant chercher le toro. Puis il arrive à donner un série de derechazos inspirée les derniers un peu plus difficiles, le toro restant court de charge. Il passe alors sur la gauche avec de belles aidées et un bon pecho. Le dernier essai sur la droite se revelera infructueux, le toro se défendant en donnant de violent hachazos. Fin de faena hachée pour fixer le toro vers le bas. Pinchazo, une bonne entière, six descabellos. Avis et silence pour le torero.

Le cinquième toro de l’après-midi portant le fer de Roland Durand confirme le dicton « no hay quinto malo ». Il est un peu moins imposant de trapio que ses compagnons du jour mais il est mobile et ses cornes sont veletas. Le toro s’escobille les cornes en rematant au burladero. Il laisse apparaitre une boiterie sur son arrière train gauche soulevant la pétition du public réclamant le changement mais qui laisse la présidence de marbre. 2 rencontres au cheval. Robleno conscient de la boiterie mais de la qualité de son toro entame sa faena de manière douce et vers le haut. Laissant au toro l’espace necessaire pour qu’il puisse prendre confiance. Il cite de loin le toro en le ménageant sur la hauteur car le Durand commence à tomber. Deux bonnes séries à droite puis une à gauche au centre. Toro et toreros commencent à se sentir à gusto. Le maestro commence à baisser la main lors de naturelles templées qui déchainent les olés du public. Sans doute les meilleures de cette tarde. La deuxième belle série gauchère fait (enfin) sonner la musique. Robleno donne une dernière série de derechazos très à gusto. Avis. Une grosse épée de côté mais d’effet rapide. 1 Oreille.

Octavio Chacon, bien servi par le sorteo reçoit son premier, un joli colorado de Tardieu frères, par une série de quatre véroniques et une demi pleine d’envie. Le toro réalise une vuelta de campana lors de la mise en suerte. Première pique carioquée, le toro tombe, seconde grosse pique qui fait elle aussi tomber le toro sans doute affaibli par sa vuelta. Le matador prenant en compte la faiblesse de son adversaire débute très lentement par des passes aidées sur la gauche avec sortie par le haut. Il continue par naturelles, le toro commence à freiner. Le Tardieu commence à se défendre mais le torero arrive à l’intéresser par une tanda sérieuse de derechazos. Le toro avise Chacon sur la gauche mais celui-ci continue la bataille. La fin de faena entre les cornes et l’estocade engagée justifient l’oreille après un avis. Applaudissement au toro.

Octavio Chacon © Mélanie Huertas

Son second est colorado également et porte le fer de Jalabert frères. Comme à son habitude, Chacon place milimétriquement le toro à la pique pour deux rencontres dont la première en partant du centre. Il finit le tiers de piques par de belles véroniques au centre. Blessure d’Alberto Carrero au banderilles.Chacon commence de suite par des derechazos au tiers après une seule passe haute. Il donne de très jolies passes à droite en donnant de l’importance à sa faena. La troisième série croisée sur la droite déclenche la musique et réchauffe le cœur du public qui a froid sur les gradins. Malheureusement, le torero andalou tombe dans ses travers en devenant quelque peu démagogue en jouant les bravaches et en prenant à témoin l’assistance de ses passes. Le toro se réfugie en querencia vers les planches, l’andalou se faisant attraper. Avis et vialine épée de côté. Applaudissement au toro à l’arrastre. Salut pour le torero.

Le dernier de Barcelo, d’une présentation irréprochable prend deux piques. Jeremy Banti a le loisir de lui servir un quite de trois véroniques plus une demie. Octavio Chacon brinde au public. Début classique par doblones, belle série sur la droite. A gauche le torero est bien mais froid. Une bonne série à droite. Le toro commence à serrer à gauche sur les aidées. Les derechazos belluaires refont sonner la musique. Octavio Chacon savoure le moment avec de jolis adornos par kikirikis. Malheureusement la mise à mort est laborieuse 2 pinchazos et une entière verticale provoquant une forte hémorragie buccale. Applaudissements après deux avis.

Observations ;

Président : Philip Kugener, assesseurs  Daniel Reboul, Thierry Faget
¾ d’arène, nuages
Durée de la course : 2h35
Le banderillero Alberto Carrero a été blessé.

Juan Medina