Pamplona : vuelta pour Juan Leal, blessure pour Rafaelillo dans une difficile corrida de Miura

Pamplona, Dimanche 14 juillet

6 toros de Miura pour
Rafaelillo : salut et blessure
Octavio Chacon : silence, silence (sur celui de Rafaelillo) et silence
Juan Leal : vuelta et silence

640kg – 565kg – 600kg – 570kg – 630kg (6°) – 590

Âpre corrida de Miura en clôture de cette Féria del Toro 2019. Un lot bien présenté, distinct de comportement mais exigeant et dangereux dans l’ensemble. Assez décevant dans le tercio de piques, aucun montrant des signes clairs de bravoure au cheval.

Juan Leal réalise la meilleure prestation de la tarde face à son premier de qualité. Avec courage et détermination, il extrait le maximum de son opposant laissant de bons passages dans le dernier tiers. Sa mauvaise épée lui coûte une oreille.

Rafaelillo, volontaire, toréant avec métier son exigeant premier, se fait sévèrement secouer face à son second, souffrant de plusieurs contusions au niveau des côtes.

Octavio Chacon, sérieux et appliqué tout au long de la tarde, touche le lot le plus compliqué et menaçant de la tarde. Son actuation n’est pas déméritante.

Toro a Toro

Rafaelillo reçoit le premier lourd et haut, par une larga de rodilla suivie de plusieurs véroniques de bon goût. 3 contacts avec la pique avec 2 réelles rencontres en poussant sans forcer. Dans le dernier tiers, le toro est court de charge. Rafaelillo tente d’arracher plusieurs derechazos avec courage et engagement. Mais son opposant a peu de ressource et n’offre pas de grandes possibilités. 1 pinchazo et une entière tendida font tomber ce décevant exemplaire de Miura.

Le second est plus léger pour Octavio Chacon. 2 rencontres avec la cavalerie avec un toro qui part de loin mais qui pousse peu au contact du cheval. Tercio de banderilles laborieux de Miguel Angel Sanchez. Début à genoux contre les tablas avec un toro qui a une charge relativement longue. Chacon propose une série de bonne facture sur chaque piton avant que le Miura se désintéresse peu à peu du combat. Il se rapproche de plus en plus des tablas montrant son peu de caste, obligeant Chacon a laissé l’ayuda pour l’épée. Le toro, arrêté, met le torero en difficulté pour la suerte de matar. Après 3 pinchazos est une voltera spectaculaire, Chacon parvient à porter une entière qui fait effet.

Juan Leal reçoit à Puerta Gayola le troisième de la tarde. Volontaire, il donne une deuxième larga de rodilla puis une paire de véroniques ajustées. 2 piques sans éclat et un quite par tafallera spectaculaire. Le toro proteste beaucoup dans la muleta du français. Le français débute au centre du ruedo avec une passe changée dans le dos plus quelques derechazos à genoux qui donne le ton de la faena. Une vrai bagarre est en route, Leal est sur de lui et s’engage sur chaque passe. Exigeant le toro est capable de répéter ses charges tout en restant menaçant. Malheureusement, le français tue d’une entière de côté qui le prive sûrement d’une oreille.

Le 4° prend deux piques sans éclat. Rafaelillo entame à genoux contre les tablas et se fait prendre très sévèrement par le toro et doit rejoindre l’infirmerie. A gauche le toro ne passe pas. Chacon qui prend la muleta, propose de bons muletazos droitiers méritoires. Le toro est mobile et reste menaçant. En difficulté aux aciers, Chacon réalise tout de même une prestation remarquable d’engagement.

Juan Leal reçoit son second qui sort en 5° position. Discret, il s’emploie pourtant sur la première pique. Seconde du même niveau. Le français entame sa faena à genoux face à un toro hésitant. Il se relève pour une série accrochée où les deux parties s’observent. Le toro est fade avec peu de charge. La faena de Leal manque de transmission avec un toreo accroché. Les passes circulaires sont mal exécutées face à un toro arrêté. Laborieux dans le maniement des aciers.

Le dernier, initialement prévu en 5° position, a beaucoup de tête. 2 piques. Le toro manque de force. Chacon propose une faena débutée à gauche alternant les passages liés et donnés un à un. Le toro est menaçant mais le muleta sûre de l’espagnol parvient à contenir les charges du Miura. 3 pinchazos et une entière qui fait effet.

Jean Dos Santos