Dax : Tarde historique avec l’excellente corrida de El Freixo et le triomphe de Perera, Luque et Borja Jiménez

Le public dacquois a vécu une tarde historique en ce samedi 16 août grâce à l’excellente corrida de El Freixo, propriété du Juli. Une corrida de grand intérêt où tous les toros ont offert des possibilités aux trois toreros du jour. Neuf oreilles plus tard, Miguel Ángel Perera, Daniel Luque et Borja Jiménez sortent a hombros aux côtés du mayoral, avec des aficionados satisfaits.

Le succès, on le doit à la qualité des toros de El Freixo : tous ont servi et ont brillé par leur noblesse et leur fond de race. Malgré une présentation limite pour la catégorie de l’arène, c’est avec grande satisfaction que les toros ont donné une constance exceptionnelle, les six exemplaires avec du jeu et du fond, légèrement inférieur le cinquième. Plutôt discrets au cheval, malgré les trois rencontres du troisième, la bravoure n’aura pas été le fer de lance, au contraire de la noblesse pleine de transmission et d’intérêt. Un lot de toros complet qui rappelle celui de Santiago Domecq l’an dernier.

Luque tout en élégance

Miguel Ángel Perera et Daniel Luque ont éclaboussé la tarde par leur aisance technique et leur science du toro. Dans deux styles différents, les deux figuras del toreo ont dominé de la tête et des épaules cette après-midi. Perera, dans un toreo statique et profond, tenta d’allonger les charges de l’animal puis de faire passer ses deux adversaires au plus près, sans jamais être mis en difficulté. Il a également brillé apr son toreo de capote raffiné et précis qui ont permis de donner de la couleur à la tarde. Chez Luque, héritier du lot le « moins propice », le Sévillan a de nouveau surclassé ses adversaires, toréant avec finesse et élégance. Son grand triomphe, il le doit également à deux estocades d’école, parfaitement placées et foudroyantes. Une nouvelle démonstration de Daniel Luque en terre landaise pour sa seconde participation à la Temporada 2025.

Miguel Angel Perera et une chicuelina ajustée

Borja Jiménez a tenté de rivaliser avec ses deux compagnons de cartel, avec un engagement supérieur, en témoignent les deux puertas gayolas offertes au public dacquois. Par l’effort mais aussi les séries esthétiques et bien construites, Borja Jiménez a réussi à monter le curseur et se rapprocher du niveau de ses deux compagnons de cartel. Devant le dernier toro de la tarde, il est parvenu à allonger les charges de l’animal pour tirer des séries vibrantes avant de conclure d’une entière foudroyante qui a libéré les deux oreilles et offert une sortie a hombros.

Borja Jiménez à puerta gayola devant son second toro de la tarde

Cette corrida de El Freixo a été la plus complète de la Temporada pour permettre aux aficionados et aux toreros de connaître une grande après-midi de toros. Sous les « Juli » scandés par le public, le maestro-ganadero a préféré se retirer tout en humilité, sans s’offrir un bain de foule pourtant mérité. C’est le mayoral qui eut le privilège d’entrer en piste pour sortir en triomphe avec les trois matadors du jour. On s’en rappellera !

Toro a toro

Le premier toro de El Freixo est correct de présentation, plutôt commode de trapío. Miguel Ángel Perera est propre au capote pour deux mises en suerte impeccables. Deux piques très peu appuyées. Perera débute sa faena à genoux par des passes dans le dos au centre de la piste. Le toro est bon, il charge avec classe et émotion dans la muleta sûre du torero. Perera domine les débats et déroule son toreo sans céder le moindre centimètre au bon toro. Il tue d’une entière basse efficace qui lui coûte la deuxième oreille malgré la forte pétition du public. Bronca au palco et ovation pour le toro et le torero.

Le second El Freixo est juste de présentation de par son trapío insuffisant malgré des armures correctes. Lidia discrète mais efficace de Daniel Luque pour deux piques sans histoire. Le Sévillan débute sa faena par le haut en ne bougeant pas d’un millimètre. Il donne le ton à une faena qui se construit petit à petit dans la maîtrise. L’animal est noble mais le travail technique de Luque fait encore la différence pour le sublimer. En cédant peu ou pas de terrain au toro, il dessine des séries de bonne intensité avant de conclure d’une entière foudroyante qui libère deux oreilles logiques : une pour l’épée et une pour son travail.

Daniel Luque a également brillé à la cape

Borja Jiménez va a puerta gayola accueillir un beau toro de El Freixo. Réception assurée par des chicuelinas ajustées qui font lever les tendidos. Jiménez poursuit par une magnifique mise en suerte d’un toro qui ira trois fois au cheval. Deux piques bien exécutées par Tito Sandoval, et la troisième pique renversée avec un toro qui vient de loin, mais qui n’a jamais poussé avec bravoure. Musique forcément excessive pour le piquero malgré son bon travail. Borja Jiménez débute sa faena au centre du ruedo par des derechazos à genoux. Il profite des bonnes charges de l’animal, encasté et exigeant, pour tirer de bonnes séries. Jiménez prend peu à peu le dessus sur un toro qui lui pose quelques problèmes au début. Sur un terrain restreint, il parvient à dominer son adversaire en traçant des séries autour de lui. Une faena qui va a más avant une entière basse. Une oreille et vuelta au toro, pas nécessaire mais demandée.

Le quatrième toro de El Freixo est juste de présentation, aux armures favorables. Perera accueille l’animal par une larga à genoux avant de mener une bonne lidia pour deux piques discrètes et peu appuyées. Joli quite par tafalleras de Perera qui torée avec goût et précision cape en main. La faena de Miguel Ángel Perera est une leçon de technique et de domination d’un toro doté d’une grande noblesse. Il sert de très bons muletazos, d’abord en ligne droite puis en rond, tout en maîtrisant la totalité des charges du toro. Il porte une estocade cette fois-ci plus centrale, bien qu’un peu lointaine. La présidence lâche cette fois-ci les deux oreilles pour Perera.

Le cinquième toro est juste de trapío pour Daniel Luque, qui réalise de bonnes véroniques. Deux piques discrètes. Le toro embiste peu, avec un manque de transmission certain. Luque fait l’effort avec technique et précision pour extraire le maximum. Il fleurit son toreo pour donner un peu de variété qui porte sur les tendidos. Il tue d’une nouvelle épée d’école foudroyante qui vaut à elle seule l’oreille octroyée.

Borja Jiménez retourne a puerta gayola pour une réception vibrante, avec l’objectif d’aller décrocher le triomphe. Il manque sa mise en suerte, laissant le toro partir seul au cheval. Deux piques discrètes. Borja Jiménez brinde au public la dernière faena du jour. Le Sévillan réussit une faena qui va a más. Il la construit au fur et à mesure des muletazos avec un toro mobile mais aux charges parfois irrégulières. Il fait l’effort avant de conclure par une épée foudroyante qui libère deux oreilles et lui ouvre la porte du triomphe.

6 toros de El Freixo pour :
Miguel Ángel Perera : une oreille après avis et deux oreilles
Daniel Luque : deux oreilles et une oreille
Borja Jiménez : une oreille et deux oreilles

Jean Dos Santos