Mont de Marsan, Vendredi 18 juillet 2025
Les toros de José Escolar Gil ont été les grands protagonistes de la corrida de ce vendredi au Plumaçon de Mont-de-Marsan. Intéressants mais difficiles, ils ont mis les toreros à l’épreuve.
Six toros inégaux de présentation : le troisième, supérieur de trapío ; le cinquième, en dessous du reste du lot ; et le reste, plutôt léger de trapío mais armé avec sérieux. Dans le comportement, tous ont donné du jeu. Le plus encasté et intéressant est sorti en seconde position, le plus maniable et avec une charge longue, le dernier. Le reste du lot était difficile mais avec des qualités et du fond, à l’exception du cinquième, sans options.
Fernando Robleño a coupé l’unique oreille de la corrida. Une récompense de circonstance pour sa dernière corrida en France. Professionnel et sans complexe dans la compréhension de l’animal, il a tiré tout ce que l’on pouvait espérer de son lot. On regrettera l’épée tombée à son second, qui lui ferme la porte à une autre oreille.
Juan de Castilla a marqué la tarde par sa jeunesse et son insouciance. Il s’est lancé à corps perdu dans deux batailles, notamment face à son premier, pour tenter de se hisser au niveau du toro. Face à son second, il torée avec plus d’aisance un toro mobile. Des séries en ligne droite bienvenues, mais qui auraient pu davantage exiger l’animal. Il y a encore du potentiel à tirer de ce garçon plein d’ambition.
Pour Damián Castaño, la tarde fut loin des attentes placées en lui. Il a peut-être touché le meilleur toro, mais aussi le plus difficile. Un animal qu’il n’est parvenu ni à soumettre ni à dominer, malgré une réelle entrega. Face à son second, immobile, il finit par se faire prendre en portant l’estocade. Cornada au mollet pour conclure une tarde à oublier pour le torero salmantin.

Toro a toro
Le premier toro de José Escolar est commode de gabarit et bien armé. Il prend deux piques appuyées sans forcément briller, restant sur ses gardes lors des deux premiers tercios. Fernando Robleño réalise une faena sérieuse devant un toro manquant de transmission. Il tue d’une entière en place qui fait effet.
Le second José Escolar est bien présenté. Il charge avec force et race sur les premières passes de cape face à Damián Castaño, qui l’amène vers le centre avec précision. Les mises en suerte sont moins précises pour un tercio de piques décevant, avec deux rencontres où le toro ne pousse pas. Le toro charge avec émotion et intensité dans la muleta de Castaño. L’Espagnol est en difficulté ; il ne parvient pas à soumettre le toro, malgré quelques naturelles méritoires. Dommage, il y avait mieux à faire. Une épée traversante et un descabello concluent l’affaire. Ovation pour le toro.
Le troisième José Escolar est un magnifique exemplaire de la maison, massif et bien armé. Juan de Castilla est totalement absent de la lidia, qui est faite au hasard, sans progression dans les distances entre le cheval et le toro. Quatre rencontres décousues où le toro pousse différemment à chaque reprise. Le tercio de banderilles est également difficile, mais Iván García, comme lors du tercio de piques, limite la casse. La faena est difficile avec un toro intéressant mais exigeant. Le Colombien s’emploie et trouve la clé pour lier deux séries méritoires sur la droite. Il réussit aussi à gauche une bonne série à force d’abnégation. Il y avait un peu mieux à tirer, mais le travail de Juan de Castilla est correct. Une entière en avant au second essai, suivie du descabello. Ovation pour le toro et le torero.
Le quatrième Escolar Gil est sérieusement armé, mais plutôt modeste de trapío. Sur ses gardes, l’animal est bien lidié par Fernando Robleño. Deux piques disputées où le toro pousse un peu mais sans briller. Le tercio de banderilles est chaotique, avec une cuadrilla totalement dépassée. Robleño réalise lui-même la lidia pour tenter de sortir du marasme. La faena débute enfin avec un toro qui se laisse faire et charge avec lenteur et transmission. Robleño parvient, avec patience, à trouver la clé pour trois séries profondes sur le pitón gauche et une dernière ambidextre qui réveillent le Plumaçon. Une belle fin de faena avant une épée très basse mais efficace. Le Plumaçon lui pardonne et offre une oreille à Robleño pour sa despedida.
Damián Castaño hérite du cinquième toro, mal présenté, de gabarit correct. Deux piques sans s’y impliquer outre mesure. On a enfin un tercio de banderilles digne de ce nom, malgré quelques échecs… Le toro est dénué de toute mobilité dans un dernier tiers où Castaño essaie de composer sans aucune chance de succès. Il passe près de se faire prendre avant finalement de se faire attraper au mollet en estoquant l’animal. Direction l’infirmerie.
Le dernier toro est correct de présentation. Deux piques sans que le toro ne s’y emploie. Excellent tercio de banderilles d’Iván García, qui brille encore et salue sous une grande ovation. Juan de Castilla profite d’un toro excellent collaborateur pour tirer plusieurs séries vibrantes, notamment à droite. Le Colombien réussit à déclencher la musique et continue à gauche, où là aussi, en s’accrochant, il tire de bons passages, mais pouvait davantage soumettre l’animal. Il le paie au moment de l’estocade, où le toro n’est pas cadré. Deux pinchazos et une entière de côté mettent un terme à la corrida.
Mont de Marsan, Vendredi 18 juillet 2025
6 toros de José Escolar Gil pour
Fernando Robleño : salut et une oreille
Damián Castaño : silence et blessure
Juan de Castilla : salut et salut après avis