Mont de Marsan : Miguel Angel Perera triomphe, Tristan Barroso coupe une oreille

Pour cette deuxième corrida de la Madeleine 2025, c’est Miguel Ángel Perera qui est sorti a hombros au terme d’une corrida au faux rythme.

Il faut dire que la mauvaise présentation des toros de Santiago Domecq a plombé l’ambiance dès l’entame. Que ce soit le gabarit assez juste ou les armures insuffisantes et abîmées, la présentation fut décevante. Le comportement en piste n’a pas permis de renverser la tendance, malgré quelques détails, notamment la noblesse du quatrième ou les quelques charges intéressantes du lot de De Justo. La présidence a de nouveau accordé une vuelta posthume sans critère autre que la noblesse du piton droit.

En piste, il aura fallu attendre le troisième toro et un Tristan Barroso déterminé pour véritablement lancer la course. Face à un exemplaire de Santiago Domecq mobile mais pas totalement évident à manier, Tristan Barroso est parvenu à faire la différence dans une faena qui est allée a más. Face à son second, son manque de métier s’est fait sentir pour se sortir de situations délicates, faute à un toro décasté et sur la défensive.

Miguel Ángel Perera est, lui, parvenu à triompher, vexé par un quite rageur d’Emilio de Justo à son second. Il est revenu en piste dessiner des gaoneras ajustées avant une faena pleine de maîtrise. Par derechazos profonds et aisance technique, il a parfaitement exploité les possibilités offertes par son adversaire. Une épée correcte a ouvert la porte du triomphe.

Concernant Emilio de Justo, son après-midi au Plumaçon a rimé avec déception. Souvent hors sitio et dans l’incapacité de répondre aux problèmes qui se sont présentés à lui, Emilio de Justo est resté digne pour estoquer son lot, mais pas au-delà. Décevant de voir la situation d’un torero marqué par les blessures.

Toro à toro

Le premier toro de Santiago Domecq est juste de présentation, notamment par manque de trapío. Miguel Ángel Perera soigne sa réception avant de rater sa mise en suerte pour deux légères piques. La faena de Perera est juste techniquement, mais le manque de forces de l’animal ainsi que la violence de ses coups de tête perturbent ce dernier tiers. La faena dure au-delà du nécessaire, dans des muletazos où Perera règle l’animal. Il tue d’une entière un peu basse mais efficace.

Le second toro de Santiago Domecq est mal présenté, manquant de trapío et aux armures courtes. Emilio de Justo soigne ses mises en suerte pour deux piques syndicales. Le début de faena est intéressant, avec un Emilio de Justo appliqué face à un toro qui met bien la tête. Malgré cette bonne entame, Emilio se fait accrocher et ne parvient plus à se mettre au niveau de l’animal. Il torée sur le passage sans peser sur l’adversaire, avant un mauvais maniement des épées.

Tristan Barroso hérite d’un toro mal présenté pour son entrée en piste. Deux piques peu appuyées, notamment la seconde, qui aurait été nécessaire. Le toro est mobile et vient de loin. Tristan le comprend dès le début de la faena, où il cite l’animal d’un bout à l’autre du ruedo. Il réussit à faire monter la faena en intensité, pas aidé par un public un peu éteint. À gauche, il fait également l’effort, ne perdant que peu de terrain sur son adversaire. Il tue d’une entière un peu basse qui finit par faire effet. Une oreille est accordée.

Le quatrième, trop juste de présentation, offre une première pique intense où il pousse. La seconde est malheureusement décevante, avec une mise en suerte de Perera trop proche du cheval. Emilio de Justo se plante au centre du ruedo pour des chiculinas et tafalleras ajustées qui réveillent le Plumaçon. Vexé ou challengé, Perera réplique par un quite 100 % parfait, notamment deux gaoneras de photo. La corrida est bel et bien lancée. Le quite se termine par une poignée de mains entre les deux toreros. Bon tercio de banderilles de la cuadrilla de Perera, Fini salue. Le matador extremeño attaque sa faena à genoux au centre de la piste, par des passages changés dans le dos où il allonge la charge de l’animal. La corne droite du Santiago Domecq est excellente, permettant à Perera de lier des séries intenses et profondes. Techniquement au point, il sert une faena complète, même à gauche où le toro transmet moins. Il tue d’une épée en arrière et un peu basse qui fait effet. Deux oreilles tombent, ainsi qu’une vuelta posthume non justifiée et non demandée.

Le cinquième toro de Santiago Domecq sort avec les bouts des cornes abîmés. Emilio de Justo le conduit pour deux piques syndicales. Le toro a des qualités et permet au torero de s’exprimer. De Justo torée avec trop de superficialité, trop sur le passage et pas suffisamment en profondeur. L’orchestre joue du classique dans une faena plus accrochée que douce, mais qui parvient un peu à masquer le fond. Il tue au second essai d’une entière suffisante. Salut.

Le dernier toro est d’armures très inégales. Il prend deux petites piques en étant très distrait. Malheureusement, le toro pose de nombreuses difficultés à Tristan Barroso. Le jeune matador s’accroche, tirant par séquences quelques bons muletazos. Malheureusement, le peu de fond de l’animal contrarie les plans du Français. Il tue au second essai d’une entière basse nécessitant le descabello.

Présidence : Denis Labarthe, assisté de Cédric Brethe et Josiane Capin

6 toros de Santiago Domecq pour

Miguel Ángel Perera : silence après avis et deux oreilles
Emilio de Justo : silence après avis et salut
Tristan Barroso : une oreille après avis et silence après avis