Sevilla : Andrés Roca Rey coupe deux oreilles à un toro de Victoriano del Rio

Roca Rey a été le grand triomphateur de l’après-midi, coupant deux oreilles au meilleur toro de la corrida de Victoriano del Río. Il a réalisé une grande faena à ce troisième toro, qui laissait présager un triomphe par la Puerta del Príncipe. Mais ce triomphe n’a finalement pas eu lieu à cause de l’épée dans le sixième, face auquel il a toutefois montré un bon niveau. Perera s’est distingué face à son premier, qu’il a toréé avec temple et face auquel il a été proche de couper une oreille. Juan Ortega, lui, n’a pas eu d’options.

Miguel Ángel Perera n’a pas pu briller au capote face au toro qui ouvrait la corrida. Il a brindé à El Juli et a toréé avec temple dès la première passe de muleta. Il l’a toréé en ligne lors de la première série à droite pour le fixer, et lors des suivantes, il l’a très bien conduit, avec beaucoup de douceur. Le temple a été la clé pour tirer le maximum d’un toro qui manquait de force. Le meilleur moment est venu à gauche, avec des naturelles propres et lentes, jusqu’à ce que le toro se dérobe. Il tua d’une estocade basse. Il y eut une demande d’oreille, non accordée, et il fit une vuelta al ruedo.

Pour sa deuxième tarde consécutive, Perera a frôle de nouveau le succès

Il a brindé au public son second toro, un animal qui, à la muleta, ne s’engageait pas pleinement, perdait les mains et sortait la tête haute. Ce toro de Victoriano del Río s’est montré décevant. Perera a tenté d’en tirer parti grâce à son métier, mais le toro est allé à menos et ne lui a permis aucun succès.

Juan Ortega s’est illustré à la véronique face au second toro de l’après-midi. Le toro chercha la querencia après les deux piques, et Roca Rey réalisa un quite par chicuelinas. À la muleta, le toro chargea avec brusquerie et se désintéressa très vite, montrant de la mansedumbre. Ortega parvint à le fixer dans une première série à droite, mais la querencia et la mansedumbre du toro prirent le dessus. Il tua d’une estocade.

Juan Ortega a touché le pire lot de la tarde

Le bon capote d’Ortega ne put pas davantage s’exprimer face à son second adversaire. Il signa un joli début de faena avec trincherazos et bons muletazos qui créèrent de l’ambiance. Il tenta de toréer à gauche, mais le toro se défendait avec des coups de tête gênants. Le Victoriano ne s’employa pas non plus à droite, chargeant avec brusquerie. Ce fut le toro le plus décevant de la corrida, empêchant toute possibilité de briller pour Ortega.

Roca Rey s’illustra dès la réception au capote, avec entrega et temple, face à un toro qui chargea bien dès le départ. Perera réalisa un bon quite avec le capote dans le dos. Le début de faena fut excellent, avec des passes aidées par le haut, un pase changé par la espalda et une belle passe de poitrine. Il enchaîna une belle série à droite face à un toro qui chargeait avec avidité et profondeur. Dans la série suivante, on remarqua un magnifique passe de poitrine, rond et long. Mais le sommet de la faena fut atteint lors de la première série à gauche, templée et composée de longues naturelles. Il en donna une autre de ce côté, puis raccourcit les distances, concluant une faena de triomphe retentissant. Il tua d’une estocade foudroyante et coupa deux oreilles.

Roca Rey n’a pas laissé passer sa chance au troisième

Face au sixième, il le reçut avec des lances templées qui allèrent en progressant jusqu’au centre de la piste. Il entama la faena avec de bons derechazos verticaux, mais fut désarmé. Dans la série suivante, il laissa la muleta en place et le toro répéta ses charges, formant une bonne série qui fit retentir la musique. Il joua avec les distances au centre de la piste et réussit à lier de nouveau les passes. Le toro s’ouvrait bien sur le côté gauche, et Roca donna de bonnes naturelles. Il termina à nouveau dans les terrains rapprochés, profitant des dernières charges d’un Victoriano collaborateur. Il pincha deux fois et ne put conclure son triomphe, restant aux portes de la Puerta del Príncipe.

6 toros de Victoriano del Rio pour
Miguel Angel Perera : vuelta et applaudissements
Juan Ortega : silence et silence
Andrés Roca Rey : 2 oreilles et silence

Compte-rendu – Maestranza Pagés