Pepe Moral a été le dernier triomphateur de la Feria d’Avril en signant une prestation complète et en coupant deux oreilles lors de la corrida de Miura, qui clôturait le cycle. Esaú Fernández a lui aussi frôlé le triomphe face au troisième, le meilleur toro de la course, mais a échoué avec l’épée. Manuel Escribano, quant à lui, n’a pas eu de chance avec son lot.
Manuel Escribano est allé à la porte de chiqueros pour recevoir le premier de l’après-midi, connaissant quelques frayeurs après une larga cambiada. Il a ensuite toréé à la verónica avec aisance un toro qui sortait suelto. Le Miura s’est montré mansote après la rencontre avec le cheval. Escribano s’est illustré aux banderilles et s’est placé au centre de la piste face à un toro qui chargeait tête haute, sans jamais vraiment s’employer. Sur le côté gauche, l’animal était intraitable, cherchant constamment le torero. Escribano a tiré parti de son expérience pour arracher quelques passes droitières avant de prendre l’épée. Il a cependant échoué à plusieurs reprises avec le fer. Silence.
Escribano est de nouveau allé à portagayola pour le quatrième, qu’il a ensuite toréé proprement à la verónica. Il s’est une fois encore distingué aux banderilles, réalisant un excellent tercio conclu par un quiebro et un violon. Le toro a rapidement affiché du danger dans la muleta. Escribano a insisté à gauche, volant quelques muletazos malgré un adversaire compliqué. Sur le côté droit, il était impossible. Il s’est confirmé qu’il avait hérité du pire lot. Là encore, l’épée n’a pas été au rendez-vous.
Pepe Moral est également allé à portagayola face au deuxième toro, avant de donner une longue limpia au tercio. Le toro a sauté dans le callejón, et Moral l’a ensuite toréé avec émotion à la verónica. Après le passage au cheval, l’animal a semblé s’être blessé, ce qu’il a manifesté dans la muleta en refusant d’entrer dans la passe. Moral, très engagé, l’a embarqué avec douceur et droiture, parvenant à le dominer par la droite avec beaucoup de mérite. Très bon passage du torero de Los Palacios, qui a conclu d’une belle estocade et a coupé la première oreille de l’après-midi.
Pepe Moral a signé la cinquième portagayola de la tarde avant de très bien toréer à la verónica, en liant les passes et concluant par une demie à genoux. Une colada sur la droite n’a pas empêché Moral de tirer parti des charges du Miura, qu’il a parfaitement compris. Il a aussi trouvé le bon sitio à gauche, laissant de beaux muletazos au tracé net dans plusieurs séries bien conclues. Une faena très complète face à un Miura qui s’est bien prêté au jeu. Il a tué d’une grande estocade. Le public a demandé les deux oreilles, mais une seule lui a été accordée.
Esaú Fernández n’a pas voulu être en reste et est lui aussi allé à la porte de chiqueros pour le troisième. Il a ensuite composé une réception soignée à la verónica, conclue par trois demies. Esaú a bien placé le toro au cheval, en le mettant loin pour la seconde pique. Le Miura s’est montré noble et s’est laissé faire dans les premières séries. Le torero a toréé avec beaucoup de temple, gardant le toro collé à la muleta dans la seconde série. La musique a accompagné une faena au naturel, jusqu’à ce que le toro réduise ses charges. Esaú est revenu à droite, le bon pitón de l’animal, et a relevé le niveau. Une dernière série à gauche a été propre. Ce fut le meilleur toro de la corrida, à tel point qu’il ne semblait pas être un Miura. Esaú méritait de triompher, mais a tué d’une demi-estocade suivie de deux descabellos. Pas de trophée possible.
Esaú Fernández a complété la série des portagayolas avec la sixième de l’après-midi. Il a perçu une certaine option sur le côté gauche de son second, commençant par là. Mais le Miura ne se livrait pas vraiment, et la faena n’a pas pu s’élever. Sur le côté droit, le toro se retournait vite, rendant les choses impossibles. En définitive, le toro n’a pas offert de possibilités, même si Esaú a tout tenté pour en tirer quelque chose.
Sevilla, Dimanche 11 mai 2025
6 toros de Miura pour
Manuel Escribano : silence et silence
Pepe Moral : une oreille et une oreille
Esau Fernandez : salut après avis et silence