Bougue : Une finale de bolsin grise comme le temps

Cette novillada a permis de montrer au public trois nouveaux talents. Comme assez souvent il n’y a pas de personnalité outre mesure mais il est toujours intéressant de voir les classes des toreros ce qui permet souvent de mieux appréhender les difficultés et les techniques du toreo, gros attrait de la non piquée.

Julio Romero accueille par larga afarolada de rodrillas un colorao de trapio très agréable. Il est volontaire à la cape bien que celle-ci soit enganchée. Après un brindis au public, il débute sa faena au centre du ruedo encore une fois à genoux. Il est bien sur les naturelles et donne des derechazos en rythme qui déclenchent la musique. Un mete y saca et une entière de côté. Le novillo est applaudi justement à l’arrastre.

Julio Romero ©Laurent Bernède

Raul Jerez touche un deuxième novillo mieux présenté bien que brocho. Le toro a beaucoup de gaz à la cape même si il tombe. Après un brindis lui aussi au public, il entame par le haut avec temple. Le passage sur la gauche est fortement haché. Il reprend donc sur la droite et arrive à trouver la solution sur une série avec de la distance adéquate. Le manchego n’est pas très à l’aise avec ce novillo qui demande de faire les choses bien mais il s’applique. Un pinchazo, un mete y saca, et un tiers d’épée font sonner un avis.

Pedro Rufo donne au public landais un aperçu de son bon goût à la cape. Il brinde lui aussi au public. Un début par le haut fait trébucher le novillo. Il est assez brusque dans ses gestes et exige trop du novillo ce qui le fait tomber. Le novillo semble mieux fonctionner avec des passes à mi-hauteur. La muleta est enganchée mais le novillero a de beaux gestes. Il arrive à se croiser et à donner quelques naturelles templées et après quelques tâtonnements sur la droite également. Ses adornos sont de bonne facture même si là encore il est bousculé. Une demi-épée très en avant ainsi que quatre descabellos lui font écouter un avis.

Pedro Rufo ©Laurent Bernède

Le jury sélectionne Julio Romero et Pedro Rufo pour la finale. Peut être en raison de ses gestes plus artistiques.

Le quatrième novillo de la tarde a un trapio d’utrero (il est marqué du 1) même si il est très brocho. Le sévillan exploite bien la bonne charge du toro sur la droite, cependant il a du mal a le dominer. Il donne des naturelles très rapides. Il peut saluer après une mise à mort correcte (un pinchazo et une entière).

Julio Romero ©Laurent Bernède

Le dernier novillo de la tarde est long et veleto. Pedro Rufo a là encore du mal à trouver la hauteur et le rythme. Il arrive néanmoins à en tirer des passes de belle facture. Un recibir atravesado et chose peu commune, il remet une épée exactement au même endroit.

Le trophée est attribué à Pedro Rufo, malgré ses hésitations et ses mises à morts incertaines, c’est lui qui a servi le meilleur trasteo de la tarde.

Pedro Rufo, vainqueur du Bolsin de Bougue 2024

5 novillos de Camino de Santiago (Gers) inégaux de trapio et de comportement

Julio Romero ET. Ecija, Séville : (rose pâle et or) : salut aux tiers
Raul Jerez ET Domingo Ortega, Tolède (bleu roi et or) : silence après avis
Pedro Rufo ET Domingo Ortega (bleu ciel et or) : silence après avis

Julio Romero : salut aux tiers
Pedro Rufo : silence

3/4 d’arènes. Sol au début avec du vent et final pluvieux

Juan Medina