Dax : Corrida d’expectation… corrida de déception pour les Margé

Pour cette première corrida du cycle « Toro y Salsa 2025 », la Commission Taurine dacquoise avait choisi de répéter l’élevage de Robert Margé, dont la prestation l’an passé avait marqué les esprits. Malheureusement, la course de cette année n’aura pas apporté la même joie ni le même intérêt au nombreux spectateurs présents (trois quarts d’arène).

La présentation des six toros fut irréprochable, tous âgés de cinq ans et de poids respectable. Le lot se distingua par sa variété de pelages, allant du moucheté aux zébrures léopard, à l’exception du sixième, « Luminoso », noir et de morphologie différente. Tous reçurent les deux piques réglementaires, sauf le cinquième qui eut droit à une troisième après les clarines. Mais aux piques, peu d’émotion : des charges ternes, parfois inexistantes. On crut à une tarde animée lorsque le premier, « Pocopelo », partit de loin à la seconde pique — la meilleure du jour — mais ce fut un feu de paille. Dans l’ensemble, des toros compliqués et distraits, seuls les deux premiers donnant un peu de jeu. À noter deux tentatives de saut au-dessus des burladeros (2e et 4e), heureusement sans conséquence.

Les toreros

Esau Fernandez, chef de lidia, n’a pas forcé son talent. On retiendra ses deux puertas gayolas courageuses, la première réussie, la seconde terminée par une voltereta impressionnante infligée par « Lancero », heureusement sans gravité. Sur son premier, « Pocopelo », il resta longtemps sur la corne droite, toujours à distance, avec une seule tentative gauchère tardive. La musique se déclencha sans raison, et sa dernière série resta sans relief. Une épée entière mal placée fit tomber le toro, trop tardivement. Applaudissements discrets. Son second combat fut du même registre, une faena fade, conclue par une demie contraire puis un descabello après deux puntillas. Silence lourd de sens.

Juan de Castilla, remis de sa blessure bayonnaise, montra un engagement intact. Sa première faena, entamée à genoux, donna trois bonnes séries droitières templées et liées. À gauche, « Rociero » serrait et compliquait la tâche. La présidence lança la musique au moment où il allait chercher l’épée, ce qui l’obligea à une série supplémentaire inutile. Une épée entière bien placée fit tomber vite le toro, salué à l’arrastre. Oreille méritée pour le Colombien. Face à son second, « Perdigon », moins inspirant, il signa une faena courte et prudente, conclue par une épée d’« encuentro ». Vuelta.

Jose Fernando Molina tenta de tirer parti de ses deux adversaires, mais ceux-ci manquèrent de force et de noblesse. « Fiscal », son premier, lui permit deux bonnes séries droitières à genoux puis pieds joints, mais s’arrêta rapidement. Après deux tentatives, une épée efficace mit fin au combat, salué par des palmas. Son second, « Luminoso », donna lieu à une véritable course-poursuite, se défendant sans se livrer. Une série de naturelles à distance, puis une demie tombée mirent un terme à l’affaire. Silence final.

Comme le dit l’adage espagnol : « Corrida de expectación, corrida de decepción ». Une maxime une nouvelle fois vérifiée cet après-midi dacquois.

6 toros de Robert Margé pour
Esau Fernandez : applaudissements et silence
Juan de Castilla : une oreille et vuelta
Jose Fernando Molina : applaudissements et Silence

Pascalito del Moun