Magescq : Andoni Verdejo triomphe d’une novillada corsée de Flor de Jara

Photos : Elsa Mazzocco (couverture) / Jean Marie Crampes (article)

Le club taurin de Magesq a proposé une novillada non piquée de Flor de Jara, l’encaste Buendia étant rare à ce niveau. Les erales ont donné du fil à retordre aux novilleros qui ont tous fait face. Peut être un moyen de diversifier leur apprentissage avec du bétail plus exigeant. Six erales de Flor de Jara (Madrid) de bonne présentation mention au 5eme et 6eme et tous piquants. Le 6eme peut être un peu moins.

Alejandro Chicharro reçoit de manière décidée vers le centre de la piste un eral bien présenté et qui remate les burladeros. Ce jeune a un corte classique et un bon sens du temple. Andoni Verdejo profite d’un quite par chicuelinas rématé par une revolera suave. Chicharro répond par un quite par gaoneras où il trébuche. Il brinde au public et place l’eral au centre de la piste. Il enchaine par une série de derechazos où il prend du plaisir avec ce bicho. Il continue en ligne droite mais le Flor de Jara s’éteint. Le madrilène arrive à bien doser l’équation de la faiblesse et de la difficulté du becerro. Après avoir écouté la musique sur une série de naturelle enjouée, Chicharro se fait accrocher la muleta sur la droite. L’eral se réfugie en querencia dans un coin de la piste, l’arène étant rectangulaire. Bousculé fortement à gauche après plusieurs avertissements, il continue quand même sa faena. 2 tiers d’épée en avant et un descabello. Pétition minoritaire refusée par la présidence.

Alejandro Chicharro ©Jean Marie Crampes

Alejandro Chicharro reçoit son second, un magnifique berrendo en cardeno superbement bien présenté. Il cite de loin en début de faena, l’eral le sert beaucoup. Il est très décidé sur le côté gauche également, il donne des naturelles pieds joints de bonne facture quoiqu’un peu précipitées. Joli changement de main mais le madrilène se trouve en difficulté face à un eral qui lui embiste droit dessus. Heureusement plus de peur que de mal. Pinchazo en s’engageant un peu en avant et de côté. Demie épée concluante.

Andoni Verdejo reçoit son premier bien armé quoiqu’un peu brocho. Il offre une série de véroniques templées finies par une demie au centre. Après un quite par gaoneras extrêmement serrées, Pedro Luis se fait désarmer. Brindis au public également. Début par doblones en baissant peut être un peu trop la main, le novillo plante ses cornes dans le sable. Le début de faena est un peu haché devant les assauts du bouillant eral. Andoni cite de loin et fait face sur la gauche. Les passes sont relâchées mais un peu accrochées. Quelques naturales magistrales en regardant le public. Il se prend lui aussi son petit accrochage sur la droite. En résumant une bonne faena même si Andoni s’est beaucoup défendu. Une grosse entière fait tomber l’oreille du palco.

Andoni Verdejo ©Jean Marie Crampes

Le deuxième d’Andoni Verdejo se retourne comme un chat. Le landais se prend une voltereta à la cape. Il débute bien sa faena par le bas et donne une série de goût sur la droite. Puis des naturelles en ligne droite allongeant la charge de l’eral. Il se fait désarmer à droite. Une faena parsemée de jolis détails comme un trincherazo suave mais qui fait tomber l’eral. Trois quart de lame concluante.

Pedro Luis sert un début à la cape à cent à l’heure. Après avoir brindé au public, il entame sa faena par un pendulaire et des naturelles peines de classe. Il est lui aussi violemment accroché sur la gauche notamment mais ne se démonte pas. Il revient au combat et fait un soleil sur sa droite. Le péruvien a un concept classique et appliqué du toreo. Après une faena templée et sans fioritures il donne une entière de côté.

Pedro Luis ©Jean Marie Crampes

Pedro Luis commence sa faena à son second par des cites lointains dont il semble se délecter. Le toro reste très entier, il aurait mérité une pique. Il serre beaucoup le jeune péruvien mais sert aussi en donnant de bonnes charges. Le torero est secoué sur la gauche mais comme à son premier, il reste stoïque, faisant profiter le public de son toreo simple mais dans les canons et de goûts. Il termine sa faena par des statuaires de miedo. Une grosse entière et un descabello qui auraient pu faire tomber une oreille mais le public est parti bien précipitamment.

Fiche technique

Magescq, Dimanche 12 mars 2023

6 erales de Flor de Jara (Madrid) pour
Alejandro Chicharro (dragée de bapteme et or) : salut/salut
Andoni Verdejo (bleu canard et or) : oreille/oreille
Pedro Luis (lie de vin et or) silence/salut

Album photos de Jean Marie Crampes ICI

Plein
Arènes couvertes
Trophées à Andoni Verdejo

Juan Medina