Nîmes : Aaron Palacio ouvre la porte des Consuls pour son alternative, devant de bons toros de Jandilla

L’amphithéâtre nîmois vibrait ce samedi 20 septembre pour une affiche de prestige qui marquait l’alternative du jeune torero de Zaragoza, Aarón Palacio. Aux côtés de deux figuras de premier plan, Andrés Roca Rey et Pablo Aguado – appelé en remplacement de José María Manzanares, forfait –, le garçon a non seulement relevé le défi, mais il s’est affirmé comme un nom à retenir dans les cartels à venir. Face à un lot globalement intéressant de Jandilla, la tarde a tenu le public en haleine, offrant deux grandes faenas et la confirmation d’un futur en devenir.

Cérémonie d’alternative de Aaron Palacio ©Christine Nuel

Aaron Palacio ouvrit la tarde devant son toro d’alternative « Vicioso » de Jandilla, avec une réception soignée au capote, ponctuée de véroniques cadencées qui portèrent immédiatement sur les tendidos. Le toro noble mais fragile permit au jeune aragonais de construire une faena intelligente, menée avec temple et justesse sur les deux rives. Un pinchazo suivi d’une entière basse limita le trophée à une oreille, la première de sa carrière de matador de toros, libérée avec émotion.

Ici face à son second toro, Aaron Palacio a coupé deux oreilles pour sortir par la porte des Consuls ©Christine Nuel

Devant son second adversaire, reçu a porta gayola dans un geste plein de panache, Palacio montra toute son envie. Après une vibrante entame à genoux, il imposa son autorité face à un toro exigeant qui le rappela à l’ordre. Plein de courage et de sincérité, le néo-matador offrit une faena droite et engagée, conclue d’une épée un peu basse mais efficace. Les deux oreilles vinrent récompenser sa prestation et scellèrent une alternative pleine de promesses.

Andrés Roca Rey, toujours attendu, hérita d’abord d’un sobrero après que son premier toro se rompit la patte sur la réception de cape. Brouillon à l’entame, l’animal permit néanmoins au maestro péruvien de construire une œuvre sérieuse, très droitière, avec des derechazos profonds et dominants. Deux pinchazos et une entière basse le privèrent du trophée, malgré l’importance du contenu.

Le toro de Jandilla a poussé au cheval ©Christine Nuel

Son second, un grand toro encasté de Borja Domecq, fit chavirer l’amphithéâtre. Roca Rey sut aller a más, enchaînant les séries profondes sur les deux mains et réduisant peu à peu les terrains, comme à son habitude. Tout indiquait une faena aux récompenses maximales, mais le maniement de l’épée ternit le triomphe : une entière longue d’effet suivie du descabello. Ovation majeure et salut pour le Péruvien, tandis que le superbe jabonero de Jandilla fut justement honoré d’une vuelta al ruedo.

Andrés Roca Rey, autoritaire face au bon Jandilla ©Christine Nuel

Pablo Aguado, appelé à la dernière minute, fit valoir son toreo de classe. À son premier, il déroula une réception de cape soyeuse dont il a le secret, avant de livrer une faena essentiellement droitière, pleine de rythme et de profondeur, face à un noble toro de Jandilla. Après une entière suivie du descabello, il obtint deux oreilles de poids, les plus importantes de la tarde.

Pablo Aguado, avec toreria ©Christine Nuel

Face à son second, nettement plus compliqué et brusque, Aguado fit l’effort, mais le toro finit par baisser et se défendre. Une demi-épée efficace conclut un combat où seule son échec à l’épée l’empêcha de répéter son triomphe. Salut.

6 toros de Jandilla pour
Andrés Roca Rey : salut et grande ovation
Pablo Aguado : deux oreilles et salut
Aarón Palacio (alternative) : oreille et deux oreilles

La Rédaction