Nîmes : une « Corrida Carmen » inaugurale ternie par les toros de Victoriano del Río

La première édition de la « Corrida Carmen » avait fière allure dans son habillage et son préambule festif. Malheureusement, le spectacle en piste fut gâché par un lot de Victoriano del Río bien présenté mais sans fond, manquant de race et de transmission, la plupart allant vite a menos. Les toreros ont fait leur devoir, parfois avec brio, mais sans jamais pouvoir soulever les arènes.

Magnifique spectacle d’ouverture ©Christine Nuel

En ouverture, Sébastien Castella fut d’abord spectaculairement accroché à la réception, subissant une voltereta avant de réagir par une larga vibrante qui électrisa le public. Après deux piques, un bon quite par chicuelinas et de solides banderilles de son cuadrilla (Chacón et Viotti saluèrent), le Nîmois entama sa faena assis sur l’estribo. Mais face à un toro faible, malgré deux séries droitières profondes, la faena s’éteignit. Pinchazo, entière et descabello : silence après avis.

Au quatrième, Castella débuta par des cambios spectaculaires au centre qui déclenchèrent la musique. Le toro, doté d’un bon piton droit, était sans doute le plus intéressant de l’envoi, mais il finit par s’éteindre en montant trop sur le torero. Entière efficace et une oreille après avis.

Des détails intéressants de Sébastien Castella ©Christine Nuel

Alejandro Talavante, discret au capote, trouva deux adversaires compliqués et violents, sans options réelles. Malgré quelques efforts, ses faenas ne purent jamais prendre corps. Au second, un pinchazo et une épée basse ; au cinquième, un pinchazo et un bajonazo. Dans les deux cas : silence.

Alejandro Talavante, sans inspiration cette après-midi ©Christine Nuel

Tomás Rufo fut le plus en vue. Au troisième, après deux piques bien administrées et une brillante paire de Fernando Sánchez, il signa une entame vibrante à genoux. Sa faena, bien construite, porta sur le public et se conclut par des manoletinas serrées. Une épée basse mais efficace lui valut une oreille.

Au dernier, Rufo débuta par des passes pieds joints de belle intensité, confirmant son autorité. Sa faena, bien dessinée, séduisit le public, mais dut être abrégée lorsque le toro se blessa à une patte. Une oreille supplémentaire vint récompenser ses efforts.

Derechazo profond de Tomas Rufo ©Christine Nuel

Au final, deux oreilles coupées, une pour Castella et deux pour Rufo (une et une), mais une corrida globalement décevante, minée par la faiblesse et l’absence de race des Victoriano del Río. Une première « Corrida Carmen » qui restera davantage pour son habillage que pour le jeu du bétail.

6 toros de Victoriano del Rio pour
Sebastien Castella : silence après avis et une oreille après avis
Alejandro Talavante : silence et silence
Tomas Rufo : une oreille et une oreille

La Rédaction

Les gradins étaient bien remplis avec plus d’un 3/4 d’arène ©Christine Nuel