Roquefort : Alvaro Serrano triomphe devant les bons novillos de José Escolar Gil

Par cet après-midi chaud, qui a vu le paseo retardé d’une demi-heure afin de bénéficier d’un peu plus de « fraîcheur », l’assistance courageuse venue prendre place dans les gradins en bois de la Monumental des Pins a assisté à une novillada sérieuse de présentation, digne de figurer dans une arène de première catégorie.

Côté bétail

Photo : Laurent Bernède

6 Escolar Gil (encaste Santa Coloma), amenés par El Fundi et son fils, dont le troisième novillo (n°82) fit une vuelta méritée pour sa bravoure à la pique (très bon tercio de piques de Gabin Réhabi) et pour son combat dans la muleta d’Álvaro Serrano.

Mis à part le premier exemplaire (n°56), qui ne prit qu’une pique, et le troisième (n°82), qui en prit trois, les autres reçurent deux piques plus ou moins bien données. Des novillos parfois difficiles et aux comportements différents : le dernier (n°36), très réservé ; le n°65, avec une corne gauche chercheuse ; d’autres plus nobles (n°56, n°82 et n°66).

Le novillo n°62 fut remplacé par un aurocho de la ganadería Los Maños (n°22), charpenté mais un brin fuyant, cherchant rapidement sa querencia au toril. Il prit une pique très appuyée, puis une seconde au toril après les clarines.

Côté piéton

Jesús de la Calzada n’a pas forcé son talent… ou bien est-il déjà arrivé à son maximum ? Face à ses deux adversaires, il n’y eut pas vraiment de transmission. Il enchaîna les séries sans réellement se placer dans le sitio : bonne technique, certes, mais sans éclat ni possibilité d’enthousiasmer le public. Face au premier, noble, puis au second, plus difficile sur la corne gauche, il conclut par des épées à l’image de son toreo : sans grand engagement.

Cid de María, que l’on a vu plusieurs fois depuis le début de saison dans les ruedos du Sud-Ouest, et qui s’était distingué à Saint-Perdon, semble marquer le pas. Lors de cette après-midi, il eut sans doute le lot le plus difficile mais, malgré quelques espoirs face au second novillo, brindé à El Fundi, il resta prudent, se contentant du strict minimum, y compris aux épées.

Álvaro Serrano fut la bonne surprise du jour. Pour sa présentation en France, il sut utiliser à merveille la noblesse de son premier novillo, liant avec temple et volonté de belles séries à droite comme à gauche, avant de conclure d’une épée entière. Tout cela avec un grand sourire, rayonnant de bonheur. Face à son second, plus difficile à manœuvrer, il essaya de lier quelques séries avec toujours un bel engagement dans le terrain, mais la sauce ne prit malheureusement pas. Une demi-épée concluante mit fin à cette chaude après-midi. À noter qu’Álvaro Serrano plaça systématiquement ses deux novillos en suerte à la pique de manière nette et appliquée, cherchant à éprouver la bravoure des cuadrupèdes avec trois mises en place à chaque fois. Ce geste mérite d’être souligné, car on ne le voit plus souvent chez les jeunes apprentis.

Malgré la chaleur, on repart content de cette novillada roquefortoise, qui récompense les efforts des organisateurs pour maintenir des spectacles de cette qualité.

6 novillos de José Escolar Gil plus un sobrero de Los Maños (5°) à la place de l’Escolar Gil boiteux n° 62
Jesus de la Calzada : Palmas et Palmas
Cid de Maria : Palmas et Palmas
Alvaro Serrano : 2 oreilles et Palmas

Pascalito del Moun