Aignan : Dorian Canton, à son avantage face aux “Baltasar Iban” en demi-teinte

La corrida reportée du dimanche de Pâques a attiré du monde dans les arènes de la jolie capitale de l’Armagnac.

Un toro colorado de belle présentation ou la tarde. Il se défend et donne des hachazos à la cape mais Uceda Leal arrive à le parer et à le centrer. Il prend 2 piques par à-coups et une troisième mise en suerte du centre de la piste. Il brinde au public et double le toro sèchement à la muleta. Les essais du maestro d’obliger le toro essentiellement sur la gauche laisse le public de marbre. Estocade sur le côté al encuentro d’effet lent.

Le madrilène pare très bien son toro au capote. Il arrive même à donner une soyeuse media veronica au quite. Le toro tombe après un début de faena par le bas. Le torero sert les naturelles en courant la main. Il passe ensuite sur la droite en essayant de composer la figure. Le toro reste un ton en dessous en ne transmettant pas. Une épée légèrement arrière foudroie le toro qui est applaudi à l’arrastre.

Uceda Leal face au toro d’ouverture ©©Julie Brouqueyre

 Le meilleur de l’après-midi est venu de Dorian Canton.

Il hérite d’un premier brocho qui lève la tête dans la cape mais qui est plus collaborateur. Le toro pousse dans le groupe équestre et manque de déséquilibrer le picador. Il brinde au public et après quelques doblones arrive à lier quelques passes à droite ce qui fait retentir la musique. Il fait l’effort de se croiser sur la gauche. L’ensemble est intéressant. Une bonne entière en se mouillant les doigts. Toro applaudi à l’arrastre.

Le toro lui déchire la cape, et geste torero, Uceda Leal lui prête la sienne en bon chef de lidia.  Brindis au public. Il entame sa faena par doblones genoux à terre très en torero. Il arrive ensuite à lier 3 derechazos templés ce qui fait retentir la musique. Il réalise également un joli changement de main avec une petite frayeur. Il se met en valeur ensuite par naturelles à pieds joints et par redondos sur la droite. Une faena agréable qui plait au public. La mise à mort le prive de trophée. Le toro est applaudi à l’arrastre.

Christian Parejo a su tirer également son épingle du jeu même s’il semble encore accuser la différence entre novillo et toro.  

Son premier est très long et légèrement bizco. Il court le toro pour l’arrêter et donne une jolie demie. Le toro rencontre deux fois le picador sans grand relief. Il débute sa faena à la biterroise par des passes cambiées au centre. Il poursuit en lignes droites, allongeant la charge du toro. Il perd des pas et se croise sur la droite. Le toro donne quelques coups de tête mais l’ensemble reste solide. Le jeune matador donne tue al recibir. L’épée est sur le côté et verticale.

Christian Parejo ©Julie Brouqueyre

Le second surprend le matador à la cape, il arrive quand même à le canaliser en l’amenant au centre de la piste. Le Baltasar Iban prend deux piques bien dosées. A la muleta, le torero toréé très vite à droite, toujours en allongeant la main et arrive également à donner quelques passes sur la gauche. L’ensemble est plaisant mais manque de profondeur. Pinchazo, entière après un avis qui déclenche une oreille assez généreuse.

6 toros des héritiers de Baltasar Iban Valdes aux cornes abimées, comportement et jeu varié meilleurs les, seconds et quatrième pour
Jose Ignacio Uceda Leal (chocolat et or) : silence/salut aux tablas
Dorian Canton (bleu nuit et or) : oreille après avis/salut aux tercios après avis
Christian Parejo (rouge et or) : applaudissements/oreille après avis

2/3 d’arènes. Temps nuageux se découvrant peu à peu

Le mayoral de Baltasar Iban Domingo Gonzalez a été primé d’un carton de bouteilles d’Armagnac pour sa despedida en France

Juan Medina