Madrid : Tristan Barroso coupe une belle oreille pour sa présentation à Las Ventas

A Madrid, Tristan Barroso avait rendez-vous avec l’histoire, son histoire. La présentation dans les arènes de Las Ventas est toujours un passage obligatoire où les toreros viennent dresser un bilan de leur début de carrière. Ce Dimanche 7 avril 2024, le novillero français a coupé l’unique oreille d’une piètre novillada de Toros de Brazuelas, pour laisser une petite empreinte au milieu du sable de Las Ventas.

Il faut dire que le lot de Toros de Brazuelas se prêtait que très peu au jeu. Les 5 exemplaires de présentation très inégales et 1 sobrero de Maria Cascon, bien présenté, ont tous manqué de force et de race. Malgré quelques lueurs de noblesses chez certains, leur manque de conditions n’a pas permis de livrer un combat à la hauteur. Le tercio de piques a même fait très mal, vidant le peu d’énergie que possédés certains.

Tristan Barroso s’en est le mieux sorti, car il fit piquer que très peu ses deux adversaires malgré la contestation du Tendido 7. Cela permit au novillero de pouvoir s’exprimer ensuite et montrer sa personnalité. Face à son premier adversaire, il réalisa une lidia correcte en essayant de peser sur l’animal. Tristan traça ensuite une faena en douceur pour garder l’animal dans la partie. Détails très torero et séries à allures lentes font retentir les premières ovations de Las Ventas. L’épée est efficace mais un peu basse. Une pétition minoritaire est entamée et logiquement non entendue.

Face à son second de la tarde, Tristan Barroso s’en est allé à la puerta du toril pour recevoir le novillo d’une chicuelina, pieds joints. Mise en suerte maladroite pour deux rencontres légères. Le novillo montrait quelques qualités que Tristan voulut préserver. L’entame de faena est bonne, en citant l’animal de loin et en lui assenant plusieurs séries droitières pleine de maîtrise et de poder. A gauche, il met davantage de temps à trouver la bonne solution, le novillo l’obligeant à donner les muletazos un à un. Les séries, tracées de trois-quart face sont efficaces malgré un accrochage sans gravité. Il termine par manoletinas sans épée avant de porter une entière basse. Une oreille est justement accordée à Tristan Barroso qui aura eu le mérite d’égailler la tarde.

Daniel Medina était le chef de lidia de la novillada. Après son passage discret à Mont de Marsan la veille, sa présentation à Las Ventas fut du même calibre. Malgré des adversaires faibles (comme les deux autres novilleros), l’espagnol n’est pas parvenu à faire pencher la balance de son côté.

Fabio Jiménez qui se présentait lui aussi à Las Ventas, n’aura pas non plus laissé un grand souvenir au public madrilène. Son premier novillo lui permit pourtant quelques passages corrects mais avec une transmission moindre. Son second, un sobrero de Maria Cascon très bien présenté mais dénué de force, l’obligea à toréer sous la protestation des tendidos, qui en avait après la présidence pour avoir gardé l’animal en piste. Dommage pour le novillero.

Affluence : 7 475 spectateurs

6 novillos de Toros de Brazuelas / Maria Cascon (5° bis) pour
Daniel Medina : silence et silence après avis
Fabio Jiménez : silence après avis et silence
Tristan Barroso : vuelta et une oreille après avis

Jean Dos Santos