Mugron : Tomas Rufo et Solalito triomphent d’une bonne novillada de José Cruz

Première novillada piquée de la Temporada du Sud-Ouest français à Mugron, devant des tendidos timidement remplis. Les organisateurs ont réalisé un gros travail pour pouvoir maintenir leur journée taurine en programmant leurs deux spectacles lors de cette même après-midi. Après une sans picadors intéressante et un passage rafraichissant à la buvette des arènes, nous nous sommes installés pour le deuxième spectacle de l’après-midi.

Les novillos de José Cruz, ganaderia connue dans la région, ont laissé une très bonne impression en cette après-midi ensoleillée. Tous très bien présentés, avec de la tête et un volume digne d’une grande arène, la Peña Taurine Mugronaise a réussi son coup. En piste, les novillos de José Cruz ont également donné satisfaction dans l’ensemble, avec une noblesse présente tout au long de la course. Un lot toréable pour la terna du jour où chacun a pu s’exprimer à son tour. Au cheval, le bétail n’a pas démontré grandes qualités, excepté le 4ème que l’on aurait aimé revoir une troisième fois. Ce dernier a été primé d’une vuelta posthume généreuse. Il est allé deux fois au cheval certes, mais en cherchant systématiquement à contourner la monture du picador.

Chez les piétons, Solalito a laissé la meilleure impression du jour. Il a coupé une oreille de chacun de ses adversaires du jour et a réussi à enthousiasmer le public. Avec une tauromachie très novillera où l’envie de triompher et les petites erreurs techniques ont animé sa prestation. Très volontaire tout au long de la tarde, avec à son actif, un tercio de banderilles, Solalito a toréé avec goût et maîtrise ses deux novillos du jour. Un triomphe mérité qui marque le début de cette Temporada 2021.

Solalito

Tomas Rufo a laissé également une bonne impression même si son manque de transmission lui a quelque peu fait défaut. Techniquement irréprochable et avec une palette muleta en main impressionnante, le novillero de Toledo a maîtrisé son sujet. Les deux oreilles obtenues sont pour leurs parts un cadeau généreux de la présidence, comme la vuelta posthume qui ne s’imposait pas.

Tomas Rufo

Francisco Montero, secoué dès l’entame de la novillada après une puerta gayola accrochée, a fait l’effort de tirer le maximum face aux deux adversaires les plus exigeants de la tarde. C’est face à son second qu’il a laissé la meilleure impression, en menant une lidia soignée, assurant lui même le tercio de banderilles avec un excellent quiebro, et une faena plaisante et sincère (et un peu longue, il faut le souligner). Après un pinchazo, Montero s’est jeté dans les cornes de son adversaire pour obtenir l’oreille du courage, au prix d’une nouvelle voltera impressionnante.

Toro a Toro

Francisco Montero reçoit le premier à puerta gayola et subit une grosse voltera. Il met plusieurs secondes à se remettre et revient en piste. Le novillo, bien présenté, prend deux piques. Montero réalise un bon début de faena face à un novillo mobile mais qui va a menos. L’espagnol se relâche et allonge son bras en fin de muletazo pour profiter de la noblesse de l’animal. En fin de faena, le novillo manque de moteur. Longue mise en suerte de matar, 1 pinchazo et un 3/4 de lame efficace.

Tomas Rufo soigne sa réception au capote face au second José Cruz. Le novillo prend une bonne pique sans vraiment pousser avec bravoure. Rufo réalise une faena longue et technique. Il trace de bons passages sur les deux pitons mais sa tauromachie manque de torería et de connexion avec les tendidos. Le novillo est noble et répète ses charges. Rufo conclut mal et perd peut-être un trophée en route.

Solalito réalise une entame correcte face à un novillo qui a du gaz. Ce dernier prend une pique. Solalito prend lui-même la responsabilité du tercio de banderilles avec succès. Le nîmois réalise un début de faena décousu où le novillo est difficile à maîtriser. Avec bonne volonté, Solal parvient à mettre du rythme et obliger son adversaire. Il tire plusieurs séries notables sur les deux pitons qui portent sur les tendidos. Après un échec à l’épée, il porte une entière qui fait effet. 1 oreille

Montero hérite d’un second adversaire très bien présenté, avec de la tête et du volume. Il le reçoit par le bas avec maîtrise avant de le diriger vers le picador. Le novillo renverse la cavalerie avant d’être replacé à l’autre bout du ruedo pour une seconde rencontre. Le novillo part au toque mais contourne le cheval. Il ne sera pas remis pour une troisième rencontre. Montero brinde sa faena à la ganadera. Il réalise un excellent début avec doblones maîtrisées. La musique joue dès la seconde série pour une faena inégale. Montero réalise de bons passages en profitant des qualités de son adversaire. Mais sa faena est un peu longue sur la fin, en baissant d’intensité. Malgré un pinchazo, il porte une entière avec sincérité en se faisant attraper. Le novillo tombe et le palco libère une oreille accompagnée d’une vuelta posthume discutable.

Tomas Rufo accueille le beau 5ème par un toreo de cape remarquable. Le novillo prend une pique et met du temps à sortir. Rufo réalise une faena juste techniquement avec une transmission inégale avec les tendidos. Ses séries relâchées et templées portent sur les tendidos mais les tendidos ont du mal à suivre le novillero. Le bilan général est positif, et son estocade lui permet d’obtenir 2 oreilles généreusement accordées par la présidence.

Solalito accueille bien le dernier novillo de la tarde, une nouvelle fois bien présenté. Le toro prend une bonne pique avant de faire une vuelta campana. Solalito doit faire face à un animal qui a de la force mais capable de répéter les charges avec noblesse. Le français réalise un bon début de faena où il a la mesure sur son adversaire. La faena baisse légèrement en intensité sur la seconde partie. Mais avant d’estoquer le novillo, Solal termine bien en connectant avec tendidos grâce à plusieurs muletazos donnés près de lui. Son estocade tombée est efficace. Nouvelle oreille accordée et sortie en triomphe méritée pour le novillero français.

Mugron, Dimanche 20 juin 2021

6 novillos de José Cruz pour
Francisco Montero : salut et une oreille après avis
Tomas Rufo : salut et 2 oreilles
Solalito : une oreille et une oreille

Jean Dos Santos