Sevilla : El Juli s’est retiré…

Et le Juli s’est retiré… Après 25 ans de carrière, Julian Lopez Escobar a dit adieu aux ruedos. Un jour historique à Séville. Dans une Maestrenza une nouvelle fois archi comble, le Madrilène participait à sa dernière corrida comme matador de toros. Au lendemain d’un triomphe à Las Ventas, Julian López a été ovationné après le paseo et a reçu d’ultimes acclamations à sa sortie, bien qu’il n’ait pu ouvrir la Puerta del Principes pour sa dernière. 

Car d’abord, son premier combat n’eut pas le résultat escompté. Un très faible Garcigrande sans moteur et à la charge dangereuse l’a empêché de réaliser toute faena. Le maestro a abrégé avec la muleta, avant de s’y reprendre à six fois au descabello. Silence et sifflets à l’arrastre.
A son retour, El Juli a tenté de finir en beauté : un toro réceptionné à porta gayola, la musique qui se déclenche et un travail au capote qui a fait lever la Maestrenza. Mais après, sa faena n’a jamais véritablement décollé. Le Juli s’est employé à tirer les passes une à une, mais le manque de transmission était criant. Son efficacité aux aciers lui a tout de même offert une dernière oreille, malgré une pétition pour un second trophée pour l’ensemble de sa carrière. Séville voulait fêter dignement le Juli ! 

Après le sacre de la veille, Sébastien Castella est revenu en piste plein de confiance. D’abord à genoux au capote, puis offrant une passe pleine d’émotion sur la corne gauche avant de conclure par demi-veroniques, le Français a livré de soyeuses séries pour emmener l’animal au cheval avant de répondre au quite offert à Daniel Luque, par la même classe que son compagnon de cartel. Le toro, brindé au Juli, lui a d’abord permis de commencer la faena sans bouger, offrant même quelques cambiadas. Mais après deux séries templées à droite et une à gauche, le Garcigrande s’est soudainement montré fuyant et affaibli. Entière foudroyante en conclusion. Ovation. Son deuxième combat fut sans saveur. Après une porta gayola, le Biterrois n’est pas parvenu à lier sa faena devant un Garcigrande sans moteur. Entière et silence.

Revenu de blessure, Daniel Luque a fait l’étal de tout son talent. Si le capote fut insignifiant, la faena de l’Espagnol fut d’une grande classe, bien aidée par un Garcigrande au moteur et la bravoure lui permettant de triompher. Que ce soit avec la main droite ou la main gauche, Luque a livré des séries pleines de noblesses, multipliant les passes suaves sur les deux cornes ayant fait vibrer toute la plaza, avant de planter une entière foudroyante. Deux oreilles. La porte du Prince aurait même pu s’ouvrir après son deuxième combat, la pétition étant majoritaire. Mais la présidence est restée sourde. Luque, après une entrée en matière compliquée en raison d’un animal fuyant et refusant d’aller au cheval, est parvenu à sublimer son adversaire et en tirer de classeuses séries après un gros travail à la muleta. Estocade efficace et ovation.

Seville – Dimanche 1er octobre 2023

6 toros de Garcigrande Domingo Hernández (2º, 4º, 6º) pour :
El Juli : silence et oreille
Sébastien Castella : ovation et silence
Daniel Luque : deux oreilles et ovation

3e et dernière corrida de la San Miguel
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Maxime Gil